La technologie est souvent considérée comme un élément essentiel au développement social et économique. L’innovation est très soutenue dans ce domaine et en particulier dans la haute technologie. Cet article a donc pour but d’expliciter ce qu’est la technologie, son évolution, son utilité et ses limites, tant pour la haute technologie (high-tech) que pour la basse technologie (low-tech).

Définition de technologie
La technologie est l’étude des outils, des techniques et des machines qui sont utilisés dans notre société [1]. C’est donc la connaissance nécessaire pour fabriquer des machines comme des ordinateurs, des lave-vaisselles, pour mettre en place des techniques de filtration de l’eau, de gestion des déchets, ou encore pour fabriquer des outils tels que des pioches, des balais ou des aiguilles à tricoter.
Son rôle dans la société
La technologie est fondamentale pour notre société, car elle nous a permis de nous développer et d’acquérir aujourd’hui un certain confort. Depuis bien longtemps, l’être humain utilise des technologies et continue de découvrir de nouvelles techniques. Chaque nouvelle grande invention nous a ainsi permis d’évoluer, que ce soit par la maîtrise du feu, pour rendre les aliments plus digestes et de se protéger des prédateurs [2], ou par la découverte de l’agriculture, qui a permis à l’espèce humaine de s’étendre rapidement. Grâce à ces découvertes, d’autres technologies ont été développées, comme la métallurgie, l’élevage ou encore le tissage. Ainsi, chaque découverte a permis d’améliorer le quotidien de l’être humain et de favoriser son développement sur la terre.
La Haute technologie
De plus en plus souvent, la haute technologie est considérée comme l’une, voire LA solution pour résoudre les problèmes auxquels l’humanité fait face, et notamment le dérèglement climatique.
De manière générale, les technologies peuvent être classées selon leur niveau de recherche et développement (R&D). Ainsi, est considéré comme de la haute technologie tout secteur où les entreprises investissent massivement dans la R&D, comme les technologies de l’information, l’aéronautique ou encore la pharmaceutique. À l’inverse, une basse technologie est un domaine dans lequel très peu de R&D sont investis [3].
Depuis plusieurs décennies, un accent particulier est mis sur le développement de la haute technologie, qui est considérée comme l’un des atouts majeurs pour la croissance économique du 21ᵉ siècle, l’ère de la connaissance. De nombreux gouvernements soutiennent l’innovation et les start-ups de haute technologie, convaincus que c’est un secteur qui va croître fortement, générer une grande valeur ajoutée et de nombreux emplois. Or, cette théorie est réfutée dans différents articles, qui expliquent qu’une majorité de la création d’emplois n’est pas liée à la haute technologie, mais majoritairement aux secteurs de la moyenne et basse technologie [4].
Limites de la haute technologie

Aujourd’hui, nous faisons face à un défi environnemental et physique majeur : les limites des ressources de la planète [5]. En effet, notre planète ne dispose pas de ressources illimitées pour subvenir à nos besoins et nous devons donc nous adapter afin de pouvoir continuer à vivre dans un environnement sain. La production de hautes technologies, de par leur grande complexité, sont très friandes en énergie et ressources primaires.
Ainsi, il devient nécessaire de repenser à la nécessité et à l’usage de chacune des technologies que nous utilisons actuellement.
Pour toutes les technologies que nous utilisons, nous pouvons nous poser la question : est-il possible d’obtenir le même service avec une technologie nécessitant moins de ressources ?
Si oui, alors cette piste devrait être développée. Si non, alors une seconde question apparaît : acceptons-nous d’affecter l’environnement pour accéder à ce service ?
La basse technologie, qu’est-ce que c’est ?
La basse technologie, souvent appelée “low-tech”, est une technologie qui est considérée comme peu complexe.
De nombreuses définitions de la basse technologie existent, et nous avons décidé de retenir celle du Low-tech Lab [6], qui à notre avis décrit le mieux ce concept : “nous employons le terme basse technologie pour qualifier des objets, des systèmes, des techniques, des services, des savoir-faire, des pratiques, des modes de vie et même des courants de pensée, qui intègrent la technologie selon trois grands principes :
-Utile : Répondre à un besoin essentiel pour l’individu ou la collectivité.
-Accessible : Pouvoir être fabriquée et/ou réparée localement. Son fonctionnement est simple et son coût accessible à la population.
-Durable : Optimiser et minimiser les impacts tant écologiques que sociaux liés au recours à la technique et ce, à toutes les étapes de son cycle de vie (de la conception, production, usage à la fin de vie),”
La basse technologie est une technologie sobre et résiliente, qui nous permet de diminuer notre impact sur la planète et de respecter ses limites tout en satisfaisant nos besoins essentiels.
Innovation ou retour en arrière ?!
L’innovation ne concerne pas uniquement la haute technologie. Ainsi, on peut aussi innover en basse technologie, pour trouver des solutions simples et ingénieuses à des problèmes complexes.
Une basse technologie n’est pas forcément un retour en arrière, un retour à de l’âge des cavernes. Elle peut aussi être un développement technologique, une recherche d’une meilleure efficacité et de nouveaux moyens de répondre à nos besoins. Quand on cherche à développer des technologies qui ne consomment pas d’énergies fossiles et qui sont simples à fabriquer, quoi de mieux que d’aller voir du côté des solutions de nos ancêtres ? En effet, jusqu’à la révolution industrielle, la société humaine était neutre en carbone (c’est-à-dire qu’elle n’émettait pas plus de carbone que ce qui pouvait être absorbé). Pourquoi ne pas s’inspirer de leurs techniques ?
Et les “green-techs” et les “clean techs” dans tout ça ?
Les “green-techs” et les “clean techs” sont des hautes technologies qui sont développées afin de diminuer un impact sur l’environnement ou de trouver une version “moins” polluante d’une haute technologie existante. Néanmoins, ces technologies peuvent tout de même avoir un impact sur l’environnement important ou peuvent reporter leurs impacts sur l’environnement hors du lieu de consommation. Par exemple, les batteries des voitures électriques nécessitent des ressources qui ont un impact environnemental important, alors que la voiture électrique pourrait permettre de réduire l’impact sur le climat par rapport à une voiture thermique dans un pays avec de l’électricité bas-carbone. Les hautes technologies nécessitent beaucoup de connaissances, de technique et de ressources pour leur fabrication. Elles ne peuvent donc pas être comparées à des basses technologies, qui ont pour but de rendre accessible une technologie et d’en diminuer sa complexité ainsi que ses impacts sur l’environnement.
Concrètement, c’est quoi une basse technologie ?
De nombreux exemples de basses technologies existent. Il y en a de nombreux que vous connaissez déjà, comme le balai, la faux ou encore la corde à linge, qui remplacent l’aspirateur, la tondeuse à gazon et le sèche-linge. Il y en a aussi d’autres moins connus, comme les toilettes sèches à compost, les marmites norvégiennes pour cuire les aliments avec la chaleur inertielle ou encore le poêle de masse pour brûler le bois à haute température afin de réduire la quantité de combustible pour une même cuisson. Vous trouverez en fin d’article des informations complémentaires sur ces exemples.



Aspirateur, voiture et tondeuse low tech
Limites des basses technologies
Si les basses technologies permettent de subvenir à bon nombre de nos besoins essentiels, dans certains domaines, par exemple l’imagerie médicale ou l’informatique, ces technologies atteignent leurs limites. En effet, il est très difficile de développer des basses technologies dans ces domaines. Ainsi, il y a donc un moment où ces deux types de technologies se complètent, comme lorsqu’il s’agit d’échanger des informations sur les basses technologies grâce à des hautes technologies, comme un ordinateur ou internet.
Un autre exemple illustrant cette complémentarité est le vélo : simple d’utilisation, réparable et répondant au besoin essentiel de se déplacer, il nécessite toutefois quelques hautes technologies pour produire les pièces dont nous nous servons pour sa fabrication.
Conclusion
Les hautes et basses technologies ont de nombreux avantages, mais aussi des inconvénients. Au vu des fortes contraintes actuelles, particulièrement environnementales, il nous semble important de bien réfléchir au rôle des technologies, à leurs usages et à leurs impacts sur le climat et nos ressources. Les basses technologies ont l’avantage de pouvoir subvenir à nos besoins essentiels tout en limitant fortement notre impact sur l