Alterna a calculé quelles actions devaient être prises, secteur par secteur, pour qu’une commune atteigne la neutralité climatique d’ici 2050. Ces calculs ont été réalisés en estimant que chaque habitant pouvait encore émettre 1,5 tonnes de CO2 par an en 2050, ces émissions restantes étant capturées par des puits de gaz à effet de serre déjà présents dans l’environnement.
Dans le secteur de l’énergie, les actions sont basées sur la rénovation des bâtiments, le changement des systèmes de chauffage et le développement des énergies renouvelables. De manière plus détaillée :
Tous les bâtiments construits avant 2001 sont rénovés
Tous les chauffages au mazout et au gaz sont remplacés par des pompes à chaleur et des panneaux solaires thermiques ou du chauffage à distance lorsque possible.
La consommation électrique (hors chaleur) baisse de 30%, via la sobriété et une amélioration de l’efficacité énergétique.
Toute l’électricité consommée est 100% renouvelable.
La température de chauffage est diminuée de 3°C en hiver comparé aux pratiques de 2019. La recommandation générale est de 19°C pour les locaux d’activités.
Les climatisations ne sont pas utilisées
La mobilité devient bas-carbone, l’utilisation de la voiture est considérablement réduite et est remplacée par de la mobilité douce (vélo, à pieds…) ou des transports en communs. Plus précisément :
Les kilomètres parcourus en voiture sont réduits de 90% et tous les trajets restants sont faits en voiture électrique.
Plus aucun trajet ne se fait en avion, les trajets longues distances se font désormais en train et bateau.
Dans le secteur de l’agriculture, la pratique de l’agroforesterie, de l’agriculture de conservation ainsi que la réduction de l’élevage du bétail permettent de réduire les émissions de 95%.
Les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de la construction et des infrastructures doivent être réduites de 95%. Des réductions importantes peuvent être réalisées en utilisant des matériaux plus écologiques, en améliorant les techniques de construction et en construisant beaucoup moins de nouvelles infrastructures. Nous n’avons cependant pas calculé si ces actions sont suffisantes pour atteindre un seuil de 95% de réduction.
Les changements de comportements sont les principaux leviers permettant de réduire les émissions dans le secteur de la consommation. Une très large majorité des habits et chaussures sont achetés de seconde main ou fabriqués avec des matériaux réutilisés ou recyclés. Une majorité de la population devient majoritairement végétarienne, mange 100% local et de saison et réduit à zéro le gaspillage et les déchets alimentaires. Des améliorations techniques ainsi qu’une utilisation sobre (renouvellement des appareils beaucoup moins fréquent etc..) permettent de réduire l’empreinte carbone du numérique.
Ces réductions paraissent ambitieuses…
Dans certains secteurs listés, il semble presque impossible de réduire d’autant les émissions de gaz à effet de serre. Il est possible d’envisager un scénario un peu moins ambitieux où les émissions restantes seraient capturées grâce au développement des puits de carbone installés par l’homme, mais cela est plus incertain sur la faisabilité économique et technique.
En réduisant de 95% les trajets faits en avion, de 70% les émissions liées à l’agriculture, à la construction et aux infrastructures, de 80 % les émissions liées à la consommation, en mangeant de la viande une fois par semaine et en atteignant l’ensemble des autres objectifs mentionnés dans le secteur de l’énergie et de la mobilité, il faudrait planter environ 67’000 arbres sur le territoire d'une commune d'environ 1000 habitants pour atteindre la neutralité carbone territoriale pour la commune. Ce nombre d’arbres ne doit pas être planté chaque année ; ce chiffre correspond aux nombres d’arbres en croissance supplémentaires à avoir en permanence sur le territoire pour capter les émissions restantes.
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